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Cinq hommes et une guerre de Laurent Bouzereau

Dernière mise à jour : 13 déc. 2020

« Cinq hommes et une guerre », en anglais « Five came back », est une mini-série documentaire Netflix, sortie en 2017, de trois épisodes d’une heure chacun, qui raconte le travail de cinq réalisateurs au cœur de la Seconde Guerre Mondiale : John Ford, William Wyler, John Huston, Frank Capra et George Stevens. Ces trois épisodes sont constitués d’images d’archives de guerre, d’images de films des années 30’ aux années 50’ (en passant par « La vie est belle » ou encore « La prisonnière du désert ») et des interventions de cinq cinéastes contemporains : Steven Spielberg, Francis Coppola Ford, Guillermo Del Toro, Paul Greengrass et Lawrence Kasdan.


Cette mini-série a été une incroyable découverte pour moi : elle est à la fois un trésor d’informations sur l’histoire de la guerre, sur l’histoire du cinéma et du documentaire et sur l’histoire de cinq hommes qui étaient prêts à tout sacrifier pour leur pays pour lutter contre la montée du fascisme. Cette mini-série nous apprend énormément de choses, elle constitue une véritable leçon d’histoire et une véritable leçon cinématographique.


Au-delà des mots, la série nous donne vraiment la possibilité de voir comment le cinéma a pu devenir une arme, notamment de propagande, et comment ce dernier a contribué à la construction d’une morale qui a permis de rassembler les américains pour qu’ils se sentent faire partie d’un tout et pour leur donner envie de prendre part à la lutte contre le fascisme. On a également l’opportunité avec la série de voir l’ambivalence de la relation entre Hollywood et le gouvernement américain mais aussi de voir comment ces deux entités décrivaient les ennemis des Etats-Unis à cette période. En particulier, il y avait parfois une tendance à tout dramatiser et donc à mentir sur la véritable nature de la guerre.

Mais par-dessus tout, la grande force de la série réside dans l’histoire qu’elle relate concernant le travail et la vie des cinq réalisateurs évoqués plus haut, réalisateurs qui constituent désormais des références du cinéma indépendant américain. C’est l’histoire de cinq hommes qui ont vu la menace fasciste grandir et qui ont décidé de mettre leur art au service de leur lutte. C’est l’histoire de cinq hommes qui auraient pu tout perdre mais qui ont décidé d’aller au front pour raconter ce qu’ils y voyaient. Un des moments les plus marquants de la série consiste en la découverte des camps d’extermination par George Stevens. Il découvre alors une autre face de la guerre dont il ne soupçonnait pas l’ampleur : à ce moment le rôle du réalisateur change, il doit désormais être celui qui rassemble des preuves (par exemple les images des camps de Stevens ont été montrés au cours des procès du Nuremberg).


La structure de la série est également un de ses plus grands points forts. Les interventions des cinq cinéastes contemporains sont toujours pertinentes, il y a un excellent équilibre entre ces mêmes interventions, les différentes images de films et les nombreuses images d’archives de guerre. Plus le temps de visionnage passe, plus le rythme s’accélère plus on voit des soldats exténués et apeurés. Le fait de suivre le déroulement de la guerre dans l’ordre chronologique renforce cette accélération. Plus le temps passe, plus on découvre la réalité de la guerre et des atrocités qu’elle a provoquées, plus on comprend que le chemin de la reconstruction des nations et surtout des hommes est long et douloureux. Bref, une vraie leçon d’histoire, de cinéma et d’humanité à découvrir !

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